Dans une tribune au « Monde », une quinzaine d’associations de défense des droits humains et une quarantaine de personnalités, dont Sylviane Agacinski, José Bové et René Frydman, se prononcent contre la gestation pour autrui, symbole, à leurs yeux, d’une « dérive ultralibérale » de la médecine.
« En un temps où l’on s’insurge contre les violences faites aux femmes, où l’on traque les stéréotypes de genre et où l’on revendique l’égalité des sexes, il serait opportun que l’usage commercial de leur corps dans l’industrie procréative mobilise davantage l’opinion publique et les médias.
Au lieu de cela, on observe une étrange complaisance à l’égard de ce que l’on nomme abusivement une « technique », alors que la maternité de substitution est une « pratique sociale » qui consiste à louer la vie d’une femme, jour et nuit, pendant neuf mois.
Pour lui donner un aspect altruiste, on appelle gestation pour autrui (GPA) la convention par laquelle une femme s’engage à devenir enceinte (par insémination artificielle ou transfert d’embryon) et à accoucher d’un enfant qu’elle remettra dès sa naissance, et moyennant paiement, à ses « parents contractuels ». Personne ne peut ignorer que cette pratique fait partie d’un marché procréatif mondialisé en pleine expansion, qui inclut, comme en Californie, la vente du sperme et des ovocytes. Là où il existe, ce marché constitue une forme nouvelle d’appropriation du corps féminin.
L’enjeu des choix législatifs nationaux et internationaux en ce domaine est considérable, face à la pression de tous ceux qui trouvent un intérêt financier important dans cette affaire : cliniques, médecins, avocats, agences de « mères porteuses », auquel s’ajoute l’intérêt subjectif de ceux que les agences appellent sans vergogne les « clients » et qui désirent obtenir un enfant à tout prix.
L’objet d’un tel commerce n’est pas seulement la grossesse et l’accouchement, c’est aussi l’enfant lui-même, dont la personne et la filiation maternelle sont cédées à ses commanditaires.
On convient à l’avance du prix du « service » »
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/01/19/gpa-non-au-marche-de-la-personne-humaine_5243840_3232.html#uEpUQeWivlDGPEwP.9
« Non au marché de la personne humaine » tribune
trad. anglais https://collectif-corp.com/2018/02/02/surrogacy-stop-the-buying-and-selling-of-human-beings/
Image : « Le marché aux fous (satire de la folie humaine) », Frans Verbeeck, XVIème siècle
Médecine ultra libérale certes..Mais la GPA c’est avant tout l’esclavage de femmes qui y voient un moyen de survie..et d’autres femmes riches qui les exploitent. L’esclave est interdit en France. Point barre !
D accord avec ce texte mais ahurie de l omniprésence médiatique des personnalités défendant la gestation pour autrui. On entend très souvent Irène Thery et assez peu les opposants. Un des arguments les plus pervers est de laisser entendre qu’ il y a une cohérence entre le fait d être opposé à la contraception à l avortement droits des homosexuels et …a la gestation pour autrui . Alors que ces problématiques sont bien entendu différentes. De la même façon laisser entendre qu’ il y a 2 camps les défenseurs de la famille traditionnelle et les esprits éclairés , modernes ,ouverts aux nouvelles façons de faire famille comme ils disent. Comment peut on reaffirmer avec force que combattre la GPA est aussi un combat des féministes et non la chasse gardée des catholiques traditionnels ?
c’est bien ce que nous faisons. Par exemple, en proposant une éthique féministe pour réfléchir la GPA, dans cet article (le titre appartient au HP) http://www.huffingtonpost.fr/analuana-stoiceaderam/une-ethique-feministe-pour-penser-la-maternite-de-substitution_a_21876302/
La GPA dont le but est de permettre à tout prix à des personnes d’avoir un enfant issu de leur propre lignée malgré une impossibilité majeure est aussi l’aboutissement d’une idéologie qui promeut la suprématie du gène sur le relationnel ( la relation mère-enfant in utéro, la relation affective d’éducation lors d’une adoption…), idéologie d’essence totalement raciste qui ne dit pas son nom.